Explorations

Le premier confinement

C’est le seul qui compte. Enfin, c’est le seul qui aurait dû compter. Le suivant, redouté, refusé à grand renfort de protestations, n’est qu’une répétition insupportable. La blague de trop. Un pied de nez à la fragile liberté retrouvée pour quelques semaines seulement. Cette sensation d’interminable qui fait écho à la longueur de l’hiver, une épreuve dangereuse pour nos nerfs à vifs, le coup de grâce à notre énergie disparue. 

Ce dégoût des écrans, ce manque de contacts humains, amplifiés de tests couteux, de quarantaines forcées pour nous culpabiliser de vouloir socialiser. Il n’aura de positif que le jour où il s’arrêtera. 

En attendant, pesant, couplé avec un couvre-feu entre autres restrictions, il ressemble à cet ennemi impossible à déloger qui nous guette et nous prive de nos mouvements, sans donner signe de son départ. Car le premier confinement, malgré les difficultés, avait été plutôt bien vécu. Encore dans le déni, ignorants de ce qui nous attendait, nous écoutions les oiseaux chanter et le quartier solidaire applaudir chaque soir depuis la fenêtre. Certains ont pu renouer avec leur passion d’adolescent pour la guitare ou dévoiler leur âme d’artiste grâce à des tutos de peinture en ligne, d’autres faire des apéros sur zoom, prendre des vacances inattendues ou même redécouvrir leur progéniture.

Des gens mourraient par milliers, nos services de santé étaient étranglés, mais il régnait un sentiment incroyable de vivre l’histoire, et nous pensions que tout prendrait fin début juin. L’éclat de la nouveauté brillait sur cet état imposé et nous aurions préféré garder ce souvenir comme un médicament amer qu’on aurait fini par avaler. Mais devant l’indéniable vérité, la force de l’invisible mal, nous nous enfermons, et nous nous habituons avec douleur, résignés à l’impossible, en attendant le jour où nous pourrons cohabiter avec ce virus et ses variantes.

Pour info je réside aux Pays-Bas où un confinement plus strict a été annoncé le 14 décembre encore en vigueur à ce jour. 

Et depuis la France s’est refermée.. Bon courage..!

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