Et maintenant?

Trois ans de formation entre l’atelier et l’année 1, plus ou moins 276 000 signes écrits pour 46 nouvelles, dont 5 publiées dans les recueils de l’Esprit Livre. Des doutes, des joies, des soirées entières à me triturer les méninges pour rendre la consigne avant minuit. Au moins 138 commentaires pour mes collègues de plume. Des webinaires et surtout de belles rencontres. Quelle aventure ! 

Chaque consigne m’a appris beaucoup ; sur moi, sur mon rapport à l’écriture, sur les sujets qui me touchent. Des choses dont je n’avais pas conscience ont fait surface, mon style s’est développé. Cette formation m’a donné confiance en ma capacité et ma volonté à écrire malgré le jonglage délicat avec le quotidien. J’ai découvert qu’après ma journée de travail, c’est écrire qui me redonne de l’énergie. J’ai découvert que je pouvais être drôle, et inventer des personnages attachants.

L’aventure s’achève, enfin, commence ! Et la question se pose : Que faire de ces nouvelles ? Les ranger dans un tiroir et les laisser là ? Valent-elles la peine d’être relues, partagées au-delà de la plate-forme et du blog ? 

Les relire est souvent douloureux. Ces mots mal employés ou utilisés 4 fois dans une même nouvelle, ces phrases alambiquées, à rallonge, ces adverbes en masse qui expliquent, mais ne montrent rien, ces dialogues lourdingues entre des personnages bancals. Le verbe être et avoir pour tout décrire… 

Et maintenant ? 

Sur ces 46 nouvelles j’en ai sélectionné 17, déterminé un thème commun, un fil rouge, une base solide sur laquelle ces 17 nouvelles peuvent exister et devenir un ensemble. Faire des choix critiques et découvrir que l’on peut composer avec ses propres mots fut aussi un « Aha moment » comme disent les Anglais. Et cette petite voix dans la tête qui murmure : tu peux en faire quelque chose, non ?

Je ne vais pas aller frapper aux portes de maison d’édition. Pour moi cela reste encore trop tôt et fragile. D’abord, je vais reprendre chacune de ces nouvelles, les corriger, revoir ce qui peut être amélioré, les ordonner, et enfin, me plonger dans l’auto-édition pour comprendre comment cela fonctionne.

Cela va me forcer à relire mes nouvelles avec un regard plus acéré grâce à ces trois ans de formation. À apprendre un processus que je ne connais pas.

Publier n’est pas une fin en soi pour le moment, je profite du périple, avec ses hauts et ses bas. Et je rêve à ce que je pourrais faire.

Vivre de ma plume est un objectif lointain, car écrire doit être un plaisir et non pas une contrainte. 

Du coup, je pense que l’auto-édition me convient car je n’ai pas d’attente. Je souhaite juste clôturer ces trois années avec mon propre recueil, pour moi et mon entourage et peut-être des lecteurs curieux, qui sait ? sans attentes commerciales.

La suite ? Continuer à écrire, m’essayer à des appels à textes, et commencer un projet (challenge) plus personnel avec des personnages qui sont nés ici, et qui méritent de voir le jour si j’y arrive ! Je vais me consacrer à eux les prochains mois.

Je suis très fière d’avoir franchi la porte de L’Esprit Livre et d’être allé au bout. Je me souviendrai toujours du moment où j’ai dû presser ce bouton «  publier » lors de la toute première consigne, un saut dans le vide qui en valait la peine !

Merci à Anouk, Chrystel et tous les collègues de l’ELS qui ont pris le temps de me lire et de me prodiguer de précieux conseil. Bonne continuation à tous!